Périscope : l’application sans limites ?
écrit par Cyberbase
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Depuis plusieurs semaines, l’application Périscope fait parler d’elle. Via ce réseau social, on a notamment pu voir le suicide en direct d’une jeune fille de 19 ans, le footballeur Serge Aurier insulter son entraîneur, un détenu en direct de sa cellule ou encore François Hollande critiqué durant une conférence. Que traduisent ces événements ? Peut-on contrôler la diffusion de contenu sur cette plateforme ?
Avec Periscope, souriez vous êtes filmés!
Qu’est-ce que c’est ?
Gratuite et disponible sur smartphone, tant avec le système d’exploitation Android qu’IOS, Periscope a été lancée en mars 2015. En une année (lancée en France en mars 2015, elle a déjà séduit, plus de 10 millions d’utilisateurs.
But essentiel cette application ? Diffuser en direct des vidéos grâce au live streaming. Elle est le complément « idéal » de l’application Twitter, qui en est devenu propriétaire pratiquement dès son lancement. Entre autres fonctionnalités, Periscope possède un système de géolocalisation des vidéos diffusées. Elle propose également deux modes de diffusion : public, c’est-à-dire ouvert à tout utilisateur inscrit, ou privé, réservé à un nombre déterminé d’utilisateurs.
Enfin, les propriétaires de Periscope viennent d’annoncer que les vidéos ne seront plus automatiquenment effacées, par défaut, 24 heures après avoir été diffusées. Il faudra procéder à un effacement volontaire.
- Article de 20 minutes du 10 mai 2016 Les vidéos ne seront plus effacées après 24 heures
Que risque-t-on ?
Les risques liés à Periscope concernent tant les suiveurs (receveurs) que les diffuseurs.
Dans le premier cas, on peut être confrontés à des contenus inappropriés : vidéos pornographiques, insultes, etc. Mais il est facile de bloquer et de dénoncer celles et ceux qui ne respectent pas les règles édictées par Periscope.
Le second cas est nettement plus délicat. L’utilisation de Periscope est si aisée qu’il est facile de filmer tout et n’importe quoi en le diffusant en direct. Le côté grisant et désinhibant de la vidéo, en comparaison de l’écrit, favorise les dérapages. On l’a récemment vu avec le footballeur du Paris Saint-Germain Serge Aurier qui a proféré des injures et des propos homophobes à l’égard de son entraîneur et de ses coéquipiers. Sans forcément aller jusqu’à ce type de comportement extrême, la tentation peut être grande pour un élève de filmer sa classe durant un cours, des camarades dans des postures délicates ou humiliantes.
Comment réagir ?
La priorité consiste à désactiver la géolocalisation, ce qui enlève un élément d’identification. Il faut bien évidemment éviter les diffusions publiques et ne pas hésiter à dénoncer tout contenu inapproprié et bloquer les diffuseurs malveillants.
Il faut également rendre conscient les jeunes qu’une vidéo diffusée par Periscope peut être enregistrée, même si l’application ne propose pas cette fonction. Dès lors, cela peut engendrer des conséquences nuisibles à très long terme, telles que le cyber-harcèlement ou le chantage.
Mise en garde:
La loi s’applique à internet comme à tout espace public. Il est interdit de diffuser et de stocker des documents qui portent atteinte à la personnalité (injures, diffamation), aux bonnes mœurs (par exemple des images pornographiques), au droit d’auteur ou qui incitent à la violence, au racisme ou à d’autres comportements délictueux.
- cliquez ici pour consulter le dossier sur Periscope réalisé par Action Innocence
- Article du Monde du 16 février 2016: « Qu’est-ce que Periscope, le réseau social sur lequel a dérapé Serge Aurier ? »
- Article de Libération du 22 avril 2016: Periscope, c’est aussi pour tuer l’ennui
L’interview intégrale de Tiziana Bellucci Directrice Générale Action Innocence :
PROCHAINEMENT sur ERIC32 : un dossier complet consacré au phénomène PERISCOPE en section USAGES.
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